Parodontite et micro-immunothérapie

Agir sur le système immunitaire pour lutter contre la parodontite

Maladies bucco-dentaires traitement parodontite

La parodontite : Définition, causes et incidence

La parodontite est une maladie chronique inflammatoire des tissus de soutien des dents, que l’on appelle le « parodonte ». Ces tissus sont la gencive, les fibres de soutien (le desmodonte) et l’os dans lequel sont ancrées les dents.

D’origine bactérienne, la maladie parodontale survient lorsque le système immunitaire est affaibli. Elle débute généralement par une inflammation de la gencive, la gingivite, puis s’étend progressivement vers le tissu osseux, en formant des « poches » infectées entre la gencive et la dent. En l’absence de traitement, la parodontite peut entraîner :

  • une destruction de l’os ;
  • un déchaussement ;
  • une perte des dents.

On distingue plusieurs types de parodontites :

  • la parodontite chronique, associée à une inflammation prolongée, progresse lentement et a des effets négatifs sur tout l’organisme, augmentant le risque de maladies cardiovasculaires ;
  • la parodontite agressive qui peut être localisée ou généralisée ;
  • la parodontite associée à une maladie telle que le diabète, le cancer ou l’infection par le VIH.

Les parodontites sont parfois classées selon l’âge de survenue de la maladie. On trouve alors :

  • les parodontites de l’adulte, les plus fréquentes ;
  • les parodontites précoces de l’enfant et de l’adolescent qui évoluent rapidement.

20 à 50 % des adultes seraient touchés par des maladies parodontales, à divers degrés, dans le monde1. L’OMS estime, en se fondant sur 80 études faites dans plus de 30 pays, que 10 à 15 % des adultes souffrent de parodontite sévère2. Selon une étude menée aux États-Unis, la moitié des adultes sont atteints de parodontite légère, modérée ou grave et la gravité augmenterait avec l’âge. Selon cette même étude, 65 % des personnes de plus de 65 ans souffriraient d’une parodontite modérée ou grave.

On estime que la parodontite agressive, qui touche davantage les jeunes, est plus rare :

  • 0,1 à 0,2 % de la population en Europe ;
  • jusqu’à 5 à 10 % des Nord-Américains d’origine hispanique ou africaine4.

Facteurs de risques et lien avec le système immunitaire

Certaines personnes sont plus à risque de développer une maladie parodontale :

  • les personnes âgées ;
  • les femmes enceintes ou ménopausées (en raison des changements hormonaux) ;
  • les personnes atteintes d’une maladie génétique telle que la trisomie 21, l’histiocytose X… ;
  • une prédisposition familiale ;
  • les personnes atteintes de diabète de type 2.

La parodontite est une pathologie d’origine complexe. Plusieurs facteurs contribuent à son apparition :

  • des bactéries buccales, néfastes ou « pathogènes » ;
  • un affaiblissement ou un manque de réactivité du système immunitaire, qui laisse ces bactéries gagner du terrain et se multiplier ;
  • une mauvaise hygiène dentaire ;
  • la consommation de drogues ou d’alcool ;
  • le tabac ;
  • l’obésité ;
  • une infection par le VIH ;
  • une leucémie ;
  • une mauvaise alimentation ;
  • une carence en vitamine C ;
  • le port d’un appareil dentaire fixé sur les dents qui gêne le nettoyage de la plaque dentaire.

La prise de certains médicaments, tels que les psychotropes, les antihypertenseurs et les antihistaminiques, peut augmenter le risque de parodontite en réduisant la production de salive et augmentant ainsi le risque d’infection bucco-dentaire.

Manifestations cliniques

La plaque dentaire se forme lorsque les bactéries néfastes (p.ex. : Porphyromonas gingivalis) forment un film sur les gencives. Le brossage des dents élimine la plaque dentaire mais elle se reforme rapidement et se solidifie en tartre. Ce dernier peut alors provoquer une inflammation des gencives (gingivite) et, si le système immunitaire ne réagit pas rapidement, les tissus environnants se détruisent. La parodontite débute lorsque la gingivite n’est pas soignée et qu’elle progresse. La parodontite peut aller jusqu’à la chute des dents.

La parodontite débute par une gingivite et les premiers symptômes qui apparaissent sont des saignements des gencives qui surviennent soit spontanément, soit lors du brossage des dents.

Puis, d’autres symptômes peuvent apparaître comme :

  • des rougeurs et un gonflement des gencives ;
  • une rétraction des gencives : les dents semblent plus longues ;
  • la formation de poches, ou d’espaces vides, entre les dents et la gencive ;
  • un abcès de la gencive avec du pus ;
  • des douleurs lors de la mastication ;
  • des dents qui bougent et se déchaussent ;
  • une mauvaise haleine persistante.

La parodontite se développe souvent de façon insidieuse et les symptômes n’apparaissent généralement que tardivement. Un examen dentaire et parodontal régulier est indispensable pour détecter la parodontite le plus précocement possible.

Conseils et prévention

Bien que des facteurs génétiques et immunitaires entrent en jeu dans l’apparition des parodontites, certaines mesures peuvent prévenir l’apparition de la maladie, parmi lesquelles :

  • une hygiène bucco-dentaire stricte passant par un brossage des dents efficace, 2 fois par jour ainsi que le passage du fil dentaire une fois par jour pour éliminer les bactéries et une accumulation de déchets entre les dents ;
  • un examen dentaire régulier permettant d’intervenir à temps en cas de gingivite ;
  • un détartrage régulier ;
  • une radiographie des dents tous les 2 ou 3 ans pour détecter une perte osseuse anormale ou suivre l’évolution de la maladie ;
  • l’arrêt du tabac ;
  • la limitation de la consommation d’alcool et de sucre.

Le risque de parodontite pendant la grossesse étant plus important, les femmes enceintes doivent bénéficier d’un suivi dentaire pendant et après la grossesse. Il en est de même en cas de traitement orthodontique, durant lequel un examen complet doit être effectué tous les 6 mois.

Traitements existants pour la parodontite

Le but des traitements de la parodontite est d’arrêter le plus rapidement possible la progression de la maladie et, si possible, de restaurer les structures de soutien des dents.

Le traitement, qui dépend de l’avancée de la maladie et de l’état de santé global du patient, repose sur :

  • un nettoyage complet des dents, de leurs racines et des gencives pour éliminer les bactéries et le tartre ;
  • si nécessaire, un traitement antibiotique ;
  • si nécessaire, un traitement chirurgical ;
  • un entretien quotidien à domicile ;
  • un nettoyage régulier chez le chirurgien-dentiste tous les 3 mois.

En deuxième intention, le chirurgien-dentiste pratique un surfaçage radiculaire qui favorise la cicatrisation des poches parodontales, réservoirs de bactéries sous anesthésie locale à l’aide de curettes manuelles ou d’appareils à ultrasons. Le surfaçage sera efficace si le patient procède quotidiennement à un brossage méticuleux, complété par le passage du fil dentaire.

Un traitement chirurgical est parfois nécessaire. Il consiste à inciser la gencive pour nettoyer les poches parodontales et retirer le tartre inaccessible autrement. Une fois replacée, la gencive cicatrise en adhérant aux dents et aux os nettoyés. Si le tissu de soutien des dents a besoin d’être reconstitué, une chirurgie parodontale régénératrice est proposée. Elle permettra une meilleure cicatrisation et un bon ancrage des dents.

Plusieurs techniques permettent de combler les destructions osseuses :

  • l’utilisation de biomatériaux sous la forme de membranes permettant la croissance du nouveau tissu osseux ;
  • la réalisation d’une greffe osseuse d’un os prélevé ailleurs sur le patient.

Enfin, une greffe gingivale peut être réalisée, en prélevant du tissu au niveau du palais, pour contrer la rétraction des gencives qui cause le déchaussement des dents.

Certaines approches complémentaires, naturelles, pourraient aider à réduire l’inflammation des gencives mais leur efficacité n’est pas prouvée.

C’est le cas de l’eucalyptus, du thym et du menthol, qui pourraient être efficaces pour lutter contre la formation de la plaque dentaire ou limiter le risque de gingivite. D’autres produits naturels tels que l’huile de bourrache ou la propolis pourraient avoir un effet bénéfique sur la parodontite.

Traitement complémentaire de la micro-immunothérapie : bénéfices et objectifs de la thérapie

Le système immunitaire joue un rôle très important dans la santé bucco-dentaire. La parodontite, comme la gingivite ou les caries récidivantes, peuvent résulter d’un affaiblissement des défenses immunitaires et être considérées comme le symptôme d’un dérèglement général de l’organisme.

La micro-immunothérapie constitue un complément de traitement doux pour la parodontite. Elle vise à prendre en charge les processus inflammatoires et ses conséquences délétères, ainsi qu’à enrayer le phénomène de résorption osseuse qui peut être responsable de la perte des dents, et à favoriser la reconstruction du tissu osseux.

 

  1. Global epidemiology of periodontal diseases: an overview. Albandar JM, Rams TE. Periodontol 2000. 2002;29:7-10.
  2. Classification des maladies parodontales. T. Duyninh, O. Jame et al. EMC-Odontologie. Volume 1, Issue 1, Mars 2005, pages 58-66.
  3. Prevalence of Periodontitis in Adults in the United States: 2009 and 2010. Eke PI, Dye BA, Wei L, et al. J Dent Res. 2012 Oct;91(10):914-20. Epub 2012 Aug 30.
  4. Guidelines for periodontal care and follow-up during orthodontic treatment in adolescents and young adults. Levin L, Einy S, Zigdon H, Aizenbud D, Machtei EE. J Appl Oral Sci. 2012 Jul-Aug;20(4):399-403. Review.

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