Allergies et micro-immunothérapie

Agir sur le système immunitaire pour lutter contre les allergies

Allergies : Définition et causes

Les allergies, ou l’hypersensibilité, sont des réactions excessives du système immunitaire à des substances normalement inoffensives et présentes dans l’environnement, appelées allergènes (tels que les pollens, les acariens, les poils d’animaux, les moisissures, certains aliments, etc.). Ceux-ci sont identifiés par le système immunitaire comme dangereux et provoquent une réponse inflammatoire impliquant entre autres les lymphocytes T, les éosinophiles, les mastocytes, l’histamine, les leucotriènes, les anticorps de type IgE et les cytokines pro-inflammatoires.

En fonction du type et de la gravité de l’allergie en question, le corps peut réagir de différentes manières, allant des démangeaisons et du larmoiement des yeux à l’eczéma de la peau, en passant par les éternuements et les troubles gastro-intestinaux. Dans le pire des cas, un choc allergique peut se produire, entraînant un arrêt de la respiration et de la circulation sanguine.

Les allergies les plus fréquentes

Elles concernent de nombreuses personnes. En France, ce sont 18 millions de personnes qui en souffrent aujourd’hui, soit près de 30 % de la population contre à peine 3 % en 1970.

Environ 90 % sont des hypersensibilité de type I, ou immédiate, causée par la dégranulation des mastocytes induite par des anticorps IgE spécifiques, entraînant la libération de médiateurs vasoactifs. Il s’agit de réactions excessives du système immunitaire aux pollens de graminées et d’arbres, aux aliments, aux acariens, aux venins d’animaux (par exemple les guêpes) ou aux poils d’animaux. Lorsqu’une allergie de ce type existe, les allergènes spécifiques déclenchent les symptômes quelques minutes à quelques heures après le contact (rhinite, asthme, rougeur etc.). C’est pourquoi cette hypersensibilité de type 1 est également appelée hypersensibilité immédiate.

La deuxième forme d’allergie la plus fréquente est l’hypersensibilité de type IV, ou retardée, causée par la sécrétion de cytokines de type Th1, entraînant un recrutement et une activation des macrophages. Dans ce cas, la réaction de défense est retardée, c’est pourquoi cette forme porte également le nom d’hypersensibilité retardée. L’eczéma de contact est un exemple connu d’hypersensibilité de type IV.

Les hypersensibilités de type II et de type III ne se manifestent que très rarement. 

Les allergènes les plus fréquents sont les suivants

  • Allergie au pollen : Les pollens et les périodes de pollinisation varient selon les régions de France. Les symptômes rencontrés dans l’allergie respiratoire sont variés et il peut exister des réactions croisées avec certains aliments. Les tests biologiques permettent un diagnostic et une prise en charge de qualité.
  • Allergie aux acariens : Les acariens de la poussière de maison sont de petites bêtes qui appartiennent à la même famille que les araignées. Ils mesurent environ 0,3 mm, ce qui les rend difficiles à distinguer à l’œil nu.
  • Allergie aux animaux domestiques : Les gens qui ont des allergies aux animaux de compagnie ont un système immunitaire hypersensible qui réagit aux protéines, c’est-à-dire les allergènes, présentes dans l’urine, la salive ou les squames (peaux mortes) d’un animal.
  • Allergies aux aliments : L’allergie alimentaire est une réaction immunitaire inappropriée du corps face à un allergène donné. Cet allergène est considéré à tord par le corps comme un élément néfaste
  • Allergies aux médicaments : Une allergie médicamenteuse survient généralement dans l’heure qui suit la prise s’il s’agit d’une voie orale ou dans les minutes s’il s’agit d’une voie injectable. Le plus souvent, il s’agit d’une urticaire.
  • Allergie aux moisissures : L’allergie aux moisissures est fréquente, même dans les maisons les plus propres. Les moisissures sont nombreuses et peuvent être présentes dans de multiples endroits
  • Allergie aux hyménoptères : Les piqûres d’hyménoptères (dont la guêpe, le frelon, l’abeille…) sont la plupart du temps bénignes mais elles peuvent être à l’origine de réactions allergiques potentiellement graves.
  • Allergie au latex : On parle d’allergie au latex quand une personne qui se trouve au contact de la substance pour la première fois développe une réaction immunitaire anormale qui amènera à une réaction allergique au second contact avec le latex.
  • Allergie aux cosmétiques : Nous utilisons chaque jour de nombreux produits cosmétiques. Toutefois, certains contiennent des substances allergènes, qui peuvent déclencher des réactions indésirables au niveau de la peau.
  • Allergie au nickel : L’allergie au nickel est une maladie qui s’installe progressivement, à force de contacts réguliers. Sa prise en charge ne nécessite pas une éviction stricte mais plutôt une somme de mesures d’éviction qui permettront un équilibre en dessous de son seuil de réactivité.

Lien avec le système immunitaire

La réponse allergique est une réaction du système immunitaire organisée en différentes étapes comme décrit brièvement ci-dessous :

  • Une fois l’allergène inhalé, il est absorbé, remodelé par une cellule présentatrice d’antigène puis exprimé à la surface de la cellule en association avec une molécule HLA de classe II ;
  • Les antigènes sont alors reconnus par des lymphocytes T4 de profil Th2 qui vont produire des cytokines entraînant la réaction inflammatoire. Notons entre autres l’IL-4, l’IL-13 qui stimulent la synthèse d’IgE par les lymphocytes B ;
  • Les anticorps IgE viennent ensuite se fixer sur des mastocytes qui vont, en présence des allergènes, libérer certains médiateurs comme l’histamine, les prostaglandines et les leucotriènes ;
  • D’où une inflammation des muqueuses, principal symptôme diagnostiqué chez les patients allergiques ;
  • La réaction inflammatoire se poursuit en présence de cellules éosinophiles, recrutées localement via les cytokines IL-5, IL-3 et GM-CSF, exprimées par les lymphocytes T.

Traitements existants pour les allergènes

Lorsque les allergènes déclencheurs sont connus, le meilleur moyen est la prévention des réactions allergiques en évitant tout contact avec l’allergène. En effet, la suppression de l’exposition à l’allergène en cause est nécessaire pour éviter la récidive des manifestations allergiques. Cependant, cela n’est pas toujours aussi simple.

Un traitement médicamenteux symptomatique par antihistaminiques ou par corticoïdes peut être prescrit pour calmer les symptômes de l’allergie. Une immunothérapie spécifique aux allergènes (hyposensibilisation ou désensibilisation ou immunothérapie allergénique (ITA) est également possible en cas d’allergie de type immédiat. La désensibilisation rend la personne tolérante à l’allergène. L’objectif de ce traitement est d’habituer le corps à l’allergène qui déclenche l’allergie afin d’atténuer la réaction excessive. Toutefois, autant les antihistaminiques que l’hyposensibilisation peuvent souvent entraîner des effets secondaires désagréables.

Traitement complémentaire de micro-immunothérapie

La micro-immunothérapie offre une solution intéressante pour réguler la réaction excessive du système immunitaire car elle agit à différentes étapes de la réponse immunitaire. Grâce à l’utilisation de substances immunomodulatrices, elle vise à endiguer la réaction allergique en agissant sur différentes cellules immunitaires impliquées dans cette réaction. Cela doit permettre à l’organisme de retrouver une réponse immunitaire équilibrée.

La micro-immunothérapie cherche à intervenir non pas seulement sur les symptômes de la réaction allergique (démangeaisons, yeux qui piquent, réactions cutanées, etc.), mais aussi sur les mécanismes à l’origine de l’allergie. Le système immunitaire doit retrouver la capacité de faire la différence entre les substances dangereuses et celles qui sont en fait inoffensives.

La micro-immunothérapie en cas d’allergie s’est avérée être un soutien efficace en complément des traitements habituels et peut également être utilisée comme mesure préventive. En cas de rhinite allergique, par exemple, le professionnel de santé peut l’administrer deux mois avant le début de la saison des pollens afin d’optimiser la réaction immunitaire avant un nouveau contact avec les allergènes.

Dans de nombreux cas, cette approche thérapeutique permet de réduire fortement les réactions excessives du système immunitaire, de diminuer les symptômes et de les limiter dans le temps sans provoquer d’effets secondaires. Les effets positifs de l’utilisation de la micro-immunothérapie (immunothérapie low dose) dans le traitement des allergies ont également été confirmés dans une étude in vivo ainsi que dans une étude clinique.

Rhinite allergique

Rhinite allergique

La rhinite allergique est la manifestation la plus courante et la plus constante de l’allergie respiratoire. Les acariens, les pollens de graminées et les chats en sont les trois principales causes.

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